- Quand ils sont en campement de pêche, ils m'ont appris qu'il peut leur arriver n'importe quoi, ils sont solidaires. En mer, c'est plus difficile parce que c'est l'argent qui rentre en ligne de compte. Ils sont très débrouillards, ils font quelque chose avec rien. J'ai vu réparer les soupapes d'un moteur à la forge. Ca fait un drôle de bruit mais ça marche.
- Je me posais toujours des questions à propos des pêcheurs malgaches. Ils n'ont ni feux, ni phares, ni lumières à bord et pourtant, ils sortent la nuit et trouvent les zones de pêche. Ils partent de la côte et savent le temps qu'ils doivent mettre pour atteindre l'endroit qu'ils visent. Après, comme il y a du courant, qu'ils dérivent et qu'ils n'ont pas d'ancre, ils ne savent pas retrouver cet endroit. Mais, quand ils partent en pleine nuit, ils savent où est la zone de pêche. J'ai vérifié en mettant une bouée sur un haut-fond. Quand on est revenus le lendemain, on était tout près de la bouée, sans appareil de navigation, rien. En France, on pêche avec des amers (repères)de vue : des cheminées sur la côte, des maisons, des bosquets. Quand j'ai commencé à naviguer, on n'avait pas d'appareil à bord, on naviguait seulement en se repérant par rapport à la côte. Mais je ne sais pas comment font les pêcheurs malgaches, leur côte est toute plate. Je leur ai posé plusieurs fois la question. Ils m'ont dit : "Parce qu'on connaît, on sait l'épaisseur qu'a la côte". J'ai trouvé cela extraordinaire."
Source : Entretien réalisé par Sophie Nick au Havre dans le cadre de la capitalisation d'expérience du CEASM avec MAHEUT, Alexis pour le compte de l’Association pour le Développement des Activités Maritimes) - 28 rue Godefroy Cavaignac, 75011 Paris -
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