dimanche 24 février 2008

Poésie d'AilleurS à la Maison des îsles de Trentemoult ce vendredi 7 mars à 19h30

... Ary rehefa mena ny masoandro,
rahefa foy ny kintana,
na mikopak'elatra ny maraina,
eo amoron'ny fatana,
na eo ambony tsihy vaoavao,
dia tsy ho inona intsony ireo bararata
fa ho zava-maneno
eo an-tànan'ny manina.

... Et lorsque le soleil sera rouge,
lorsque les étoiles écloront
ou que les mains battront des ails,
au bord de l'âtre
ou sur une natte neuve,
les bambous ne seront plus
que des choses chantantes
entre les mains des amoureux.


Extrait de Valiha*(cithare malgache en bambou) - Sary-Nofy
Presque-Songes. Poème de Jean-Joseph Rabearivelo

Mbasalala (du célèbre groupe Salala) nous emmènera en voyage à Madagascar cette soirée là.

samedi 16 février 2008

Voyage poétique au coeur de l'Île Rouge

Dans le cadre du Printemps des Poètes, l'association Hetsika propose une lecture poétique aux sonorités d'ailleurs, dont le fil conducteur est le fil rouge malgache.
Samedi 8 mars à 17h00
Quai Ferdinand Fâvre
44000 Nantes
[entrée libre]

Lecture-rencontre accompagnée par des joueurs de valiha et de kabossy (cithares malgaches), en présence de l'écrivain journaliste Michèle Rakotoson, à l'occasion de la sortie de son dernier livre, "Juillet au pays", Edition Elytis (Oct-2007).

jeudi 7 février 2008

Petite fable qui soulève des questions ...


Un pêcheur béninois se repose sous un manguier, non loin d'une rivière. Un "développeur", expert international ou membre d'une ONG, s'approche de lui et lui demande ce qu'il fait là au lieu d'aller à la pêche. Le pêcheur lui répond qu'il est revenu de la pêche et qu'à présent il souhaite se reposer un peu. Le développeur entreprend alors de lui expliquer qu'il doit au contraire redoubler d'efforts. Une discussion s'engage alors entre les deux larrons :
- "Pourquoi dois-je redoubler d'efforts ?, demande le pêcheur
- "Et bien, pour accroître ta production, pour avoir plus de poissons !"
- "Et si j'avais plus de poissons, qu'est-ce qui se passerait ?"
- "Tu pourrais t'acheter une deuxième pirogue et après, tu aurais encore plus de poisson et ton revenu augmenterait"
- " Et après ?", s'enquiert le pêcheur
- "Après ? Tu pourrais t'acheter une barque à moteur. Avec ta barque, tu irais plus loin et tu pêcherais encore plus de poisson, avec moins d'efforts. Tu te ferais plus d'argent"
- "Ah, c'est bon, mais... et après ?"
- "Tu t'achètes un grand bateau et ainsi tu dépasses le niveau de la pêche artisanale, tu te lances dans la pêche industrielle !"
- "Je vois... Mais, après ?"
- "Tu pourras alors avoir des employés et t'assurer un revenu régulier. Les autres travailleront pour toi, et tu pourras te reposer comme tu veux"
- "Mais ! Qu'est-ce que je suis en train de faire là maintenant ?"
- "Ben... tu te reposes."
- "Et alors, chef, faut-il vraiment faire tout ce que tu dis avant de se reposer ?", conclut le pêcheur.

Cette petite fable soulève de grandes questions autour de la notion de développement et illustre un malentendu courant entre "développeurs" et "développés" en Afrique. Pour les premiers, le paysan pêcheur devrait produire davantage, dégager des surplus, viser l'enrichissement. Pour le pêcheur, la seule gestion du quotidien est son souci permanent. Il n'est pas dans le long terme, ne se projette pas dans l'avenir.




G.Assah est anthropologue, traducteur (langues éwé et minah), coordinateur du chantier jeunes de l'Alliance pour un monde responsable et solidaire.


Contact : BP 3014 Lomé, Togo.
 
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